ÉRICK D'ORION
Forge 13
2013
Biographie
Artiste audio, spécialiste de l'installation et des nouveaux médias, compositeur et musicien autodidacte, concepteur sonore pour les arts de la scène et commissaire audio, Érick d'Orion réside à Québec depuis 1993. Se concentrant en bonne partie sur le maximalisme numérique dans le cadre de ses recherches, d’Orion effectue un travail qui se rapproche étroitement du noise, de la musique concrète, du free jazz et de l’électroacoustique. L'artiste fait partie du duo morceaux_de_machines, du trio BOLD et du trio Napalm Jazz, en plus de s'être produit au sein d'une multitude de formations ad hoc. Il a joué en concert avec des artistes de renommée comme Evan Parker, Martin Tétreault, Otomo Yoshihide, Robin Fox, Ilpo Väisänen, Diane Labrosse, Alexandre St-Onge, Bernard Falaise, Sam Shalabi, Günter Müller, eRikm et Christof Migone. Érick d'Orion a également été concepteur de musique et d'environnements sonores pour le cinéma, le théâtre, la danse et pour des projets en nouveaux médias.
À propos de l'œuvre
Entre 1995 et 2000, Aimé Dontigny, Philémon Girouard et moi-même animions une émission hebdomadaire intitulée Napalm Jazz à la station de radio CKIA.FM, située jadis dans l'un des locaux du bâtiment abritant les divers organismes de la coopérative Méduse. Chaque dimanche soir, de vingt-deux heures à minuit, nous nous laissions entraîner par un « délire », mélangeant rap et free jazz que nous ponctuions de poésie et d'autres découvertes littéraires. Progressivement, nous allions délaisser le format radiophonique classique (lecture de textes, présentation de morceaux musicaux et diffusion de disques) pour utiliser le studio comme « instrument », ou plutôt comme outil, de création, exploitant les scratchs improbables, diffusant plusieurs disques simultanément ou utilisant le micro comme vecteur de larsen, par exemple. Par là, nous allions passer de l'expérience de la simple diffusion à celle de la création et ce, tout en adoptant un mode d'investigation exploratoire, sans intention autre que celles d'avoir du plaisir, de découvrir et de procéder à une certaine forme de défoulement, de trouver une espèce d'exutoire.
Arriva un événement majeur qui bouleversa à jamais nos vies. Un jour, nous avons reçu l'appel téléphonique (le courriel était peu utilisé à l'époque) d'un certain Jocelyn Robert, directeur artistique d'un organisme que nous ne connaissions pas, ou du moins très peu : Avatar. Nous apprenions que notre « démarche » s'inscrivait dans le champ de l'art audio. Surprise! Et nous allions être invités à participer à un projet s'intitulant Excavations sonores. Par la suite, nous allions nous procurer des ordinateurs, présenter des concerts, produire des disques, participer à des festivals. Le reste est connu, ou presque : Avatar m'a permis de devenir artiste, pour le meilleur et pour le pire.
Forge 13 est une œuvre audio composée d'extraits de tous les projets sonores auxquels j'ai participé chez Avatar depuis 2000, année de ma première excavation sonore.