« […] un mois avant le départ, Géraldine tomba dans une fosse et se cassa le pied. La guérison lente l’empêchera de se mettre en selle… Alors nous avons dû réinventer une manière de voyager, séparément, chacun à son allure. Roberto sur son vélo, Géraldine avec ses béquilles. La convalescence impose calme et silence. Il faut s’arrêter, puis reprendre tout doucement, ralentir, s’adapter…

Roberto sur la route, a bravé les intempéries d’un automne pluvieux et venteux, trouvant réconfort auprès du feu de camp de ses bivouacs en forêt tandis que Géraldine voyageait sans se déplacer, un périple imaginaire constitué de lectures et d’études d’oeuvres, ponctué de séances de kinésithérapie dont elle enregistra les sons des machines orthopédiques. Ainsi, nous nous envoyions quotidiennement des cartes postales sonores, la cadence de pédalage se mêlant à la cadence des exercices de re-mobilisation du pied, le brame du cerf en forêt se confondant au bruit des tronçonneuses en ville…»

Une famille de pensée – Les mains vides (2015), raconte le premier pélerinage France-Suisse-Italie, à la rencontre des plasticiens Michel Blazy et Roman signer, de l’écrivain Alessandro Baricco et du cinéaste Ettore Scola). « […] artistes, cinéastes, écrivains qui nous ont fasciné jusqu’à aujourd’hui, que nous aimons appeler notre famille de pensée. »